Même si j’envisageais depuis un certain temps de réduire ma consommation de viande, c’est après avoir lu « Faut-il manger les animaux » de Jonathan Safran Foer, en 2012, que j’ai décidé de devenir végétarien, du jour au lendemain. Il faut dire que la lecture de ce livre était en quelque sorte l’aboutissement de réflexions entamées plusieurs années auparavant. Ma grand-mère paternelle, avant-gardiste, avait été végétarienne au cours des 30 dernières années de sa vie jusqu’à son décès à 98 ans, et l’un de mes oncles l’a été depuis que je le connais. Ces proches m’avaient amené à me questionner depuis un certain temps sur le végétarisme, la maltraitance des animaux d’élevage, les impacts de la consommation de viande sur l’environnement ainsi que sur la nécessité de manger des animaux à une époque où un grand nombre d’alternatives sont disponibles pour bien s’alimenter.

Au moment de l’annonce à ma conjointe, je me préparais au pire. Au final, j’ai été chanceux car elle a été très compréhensive: Bien qu’elle ait d’abord été un peu ébranlée par ma décision, surtout qu’elle avait été élevée sur une ferme, elle a pris le temps de comprendre mon désir de devenir végétarien et de s’informer sur les changements à apporter à notre façon de s’alimenter. Elle a ensuite sauté à pieds joints dans cette belle aventure, pour le meilleur et pour le pire! Ceci étant dit, il ne faut pas prendre à la légère le changement vers le végétarisme. Il ne suffit pas de retirer tout simplement bœuf, poulet et poisson de notre alimentation et espérer profiter d’un régime équilibré. En effet, le végétarisme peut être grandement bénéfique sur la santé de tous (une personne végétarienne ou végétalienne vivrait en moyenne de 6 à 10 années de plus que celle de la moyenne de la population¹), mais encore faut-il porter une attention particulière à l’apport en protéines ainsi qu’à certaines vitamines provenant essentiellement de sources animales telle que la vitamine B12.

Évidemment, ce changement allait aussi avoir de l’impact sur nos trois enfants. Nous avons choisi d’y aller de façon progressive avec ceux-ci en leur laissant la liberté de manger ce qu’ils voulaient quand, par exemple, nous allions au restaurant. Bien que l’un de nos enfants ait continué pendant quelques mois de commander des croquettes de poulet, ce ne fut pas long avant qu’ils soient eux aussi convaincus de notre nouveau mode de vie, surtout grâce aux talents culinaires de leur mère.
Pourquoi ce site? Pas pour me vanter. Certainement pas pour en vivre non plus. Simplement pour partager mes convictions en espérant amener un plus grand nombre d’individus à réfléchir sur les conséquences du simple geste d’acheter de la viande à l’épicerie ou en commander au restaurant: sur la souffrance animale, sur l’environnement ainsi que sur leur propre santé. Il est vrai que l’aveuglement volontaire est une voie plus facile, mais je suis persuadé que c’est le retrait des œillères qui nous fait réellement grandir.