Bien-être animal et respect des animaux
Pourquoi cajoler un chat ou un chien et manger un porc ou un veau ?
Quand on entend des personnes affirmer qu’elles aiment les animaux, il est pour le moins surprenant de découvrir que plus souvent qu’autrement, ces personnes font uniquement référence aux animaux domestiques que sont les chats ou chiens. Lorsqu’on demande à ces mêmes personnes si elles mangent du chat ou du chien, elles grimacent et répondent du tac au tac « jamais! ». Or, quand on leur demande ensuite si elles mangent du cochon, de la vache, du veau ou des poules, elles répondent par l’affirmative et affirment que ce n’est pas pareil. Qu’est-ce qui fait en sorte qu’un animal aussi intelligent que le cochon1 ne soit pas considéré comme aussi important qu’un chat ou un chien dans notre culture occidentale? Pourquoi l’un vit-il dans des souffrances inhumaines pendant une courte vie, alors que l’autre est dorloté, traité par un vétérinaire, considéré comme un être vivant sensible, intelligent et attachant?
Une partie de la réponse vient tout simplement du manque de proximité que nous avons avec les animaux d’élevage, ce qui fait que le lien entre l’animal et la viande dans notre assiette n’est pas toujours évident. Le fait de côtoyer ces animaux permet de réaliser assez rapidement qu’ils ont des traits de personnalité, qu’ils font preuve d’intelligence et qu’ils ressentent la douleur. Nous classons d’ailleurs les animaux en trois groupes très distincts, à savoir les «animaux domestiques» (que nous côtoyons et aimons), les «animaux sauvages» (que nous admirons au zoo ou dans des documentaires) et les «animaux d’élevage» (que nous dénigrons ou ignorons). À ce sujet, il est intéressant d’observer la «double situation» du cheval: pour plusieurs, cet animal est côtoyé sur une base régulière et devient un compagnon particulièrement aimé dans le cadre de la pratique de l’équitation. Pour qui a un lien privilégié avec ce «cheval compagnon», il devient difficile de manger du cheval. Or, pour d’autres qui ne côtoient pas de cheval, le fait d’en manger ne cause pas problème. Pour ces derniers, c’est même à se demander si «viande chevaline» correspond bien à «manger du cheval» dans leur compréhension tellement il peut y avoir un fossé entre le concept parfois abstrait de viande et l’animal lui-même.
Une autre raison est ce que notre entourage immédiat nous inculque dès notre tout jeune âge ce qui est considéré comme normal de ce qui ne l’est pas. Manger de la viande de vache, de cochon ou de poulet fait partir des habitudes de la majorité de notre société, de notre culture. Mais dans d’autres coins du monde, on mange du chien, on ne mange pas de vache, et le végétarisme est parfois davantage dominant. Nous sommes à ce point conditionnés à manger un steak ou une poitrine de poulet qu’on en oublie parfois l’animal d’où cette nourriture vient.
Une autre partie importante de la réponse vient du fait que la grande majorité des gens ne tuent pas eux-mêmes les animaux qu’ils mangent, et qu’ils ne veulent surtout pas réfléchir sur la façon dont ces morceaux de cadavres d’animaux se sont retrouvés dans leur assiette. Si chaque individu en venait à entretenir la même relation avec un animal d’élevage qu’avec son chat ou son chien, il y a fort à parier qu’il ne voudrait pas le manger. De même, si chaque individu devait assister ne serait-ce qu’une seule journée à la mise à mort d’animaux dans un abattoir, plusieurs d’entres eux deviendraient végétariens. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer qu’il y a un nombre grandissant de végétariens depuis que l’internet a rendu accessible un grand nombre de vidéos filmés à l’intérieur d’abattoir, ce qui a eu pour effet d’en conscientiser plusieurs.
« La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la manière dont les animaux sont traités. » – Mohandas K. Gandhi
La réalité de l’élevage industriel
L’élevage industriel (ou élevage intensif) vise à continuellement augmenter le rendement obtenu par l’exploitation des animaux d’élevage, souvent sans égard au bien-être de ceux-ci. Cette recherche d’une plus grande productivité se fait en augmentant notamment la densité des animaux élevés dans un lieu donné, en réduisant le temps nécessaire à ce qu’ils atteignent une valeur jugée profitable, ainsi qu’à réduire au minimum les coûts d’entretien, d’alimentation et d’abattage. Bref, l’élevage industriel fait en sorte de considérer les animaux comme des choses, des matières premières qu’il faut transformer en bénéfice grâce à la vente de viande, lait, œufs, cuir, laine ou fourrure.
L’espérance de vie d’un animal d’élevage est réduite au minimum. Ainsi, une vache qui pourrait espérer vivre 20 ans sera abattue entre 18 et 24 mois si elle est destinée à devenir de la viande de bœuf. Quant à lui, le veau sera abattu à environ 8 mois et sera plus souvent qu’autrement privé de fer afin de produire une viande la plus pâle possible afin de répondre à la demande des consommateurs. Du côté du cochon, une truie qui devra procréer le plus souvent possible vivra moins de 3 ans et un cochon élevé pour la production de viande vivra 2 ans alors que leur espérance de vie naturelle est de 20 ans. Finalement, la poule, qui a une espérance de vie naturelle entre 8 et 15 ans, ne vivra qu’environ 40 jours si elle est élevée pour la production de viande, et le poussin mâle qui a la malchance de naître avec les poules pondeuses sera broyé le jour même de sa naissance (puisqu’il n’a aucune valeur pour les producteurs d’œufs).2
En plus de la très grande pollution causée, l’élevage industriel est responsable d’une cruauté inouïe infligée à des millions d’animaux à chaque année. Il suffit de visionner quelques-unes des vidéos publiées dans la Chaîne YouTube de L214 éthique et animaux pour se faire une idée de ce à quoi les animaux d’élevage doivent se soumettre. Le nombre d’animaux abattus dans le monde pour fournir de la viande donnent le vertige: C’est plus de 2 000 animaux abattus par seconde, soit 77 milliards d’animaux tués à chaque année2. Pire: en comptabilisant également les poissons et les oiseaux, on parle de 150 milliards d’animaux4… Ou si vous préférez, environ 19,5 fois le nombre d’humains actuellement sur terre (environ 7,7 milliards d’individus).
« Si les abattoirs avaient des fenêtres, tout le monde serait végétarien » – Paul McCartney
« Le jour viendra où les hommes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd’hui le meurtre de leurs semblables. » – Léonard De Vinci
Les animaux sont des êtres sentients qui ressentent la douleur, le plaisir et diverses émotions
Nous sommes de plus en plus nombreux à estimer que nous avons une responsabilité morale à l’égard des autres animaux, et que ceux-ci ont des droits que nous ne respectons pas. D’ailleurs, le terme «spécisme», popularisé par le philosophe Peter Singer dans son livre La Libération animale en 1975, fait référence à la considération très différente que nous accordons à chaque espèce, de façon similaire aux notions de racisme et de sexisme. Autrement dit, le spécisme explique pourquoi une majorité d’humains considèrent que les autres espèces d’animaux n’ont pas ou peu de droits. À l’opposé, l’antispécisme se définit comme le refus de considérer les autres espèces animales comme moins importantes que les humains.
« Nous sommes tous des animaux de cette planète. Nous sommes tous des créatures. Et les animaux non humains éprouvent des sensations de douleur tout comme nous. Eux aussi sont forts, intelligents, travaillants, mobiles et évolutifs. Eux aussi sont capables de croissance et d’adaptation. Comme nous, ce sont avant tout des terriens. Et comme nous, ils survivent. Comme nous, ils recherchent aussi leur propre confort plutôt que leur inconfort. Et comme nous, ils expriment des degrés d’émotion. Bref comme nous, ils sont vivants. » – Joaquin Phoenix
Prochaines lectures proposées :
– Pour NOUS (environnement)
– Pour MOI (santé)
Sources:
1: Wikipedia, Intelligence animale.
2: Four Paws in US.
3: Wikipedia, Animal Slaugher.
3: Planetoscope.
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